René Rémond, né le 30 septembre 1918 à Lons-le-Saunier et mort le 14 avril 2007 à Paris, est un historien et politologue français, membre de l’Académie française à partir de 1998.
Ses travaux sur l’histoire politique, intellectuelle et religieuse de la France contemporaine, par leur souci d’ouvrir l’histoire politique à la science politique et de dégager les
tendances de long terme des courants de pensée et de la vie politique, ont contribué au renouvellement du domaine à partir des années 1970. Il est le père d'une typologie des Droites en
France en trois familles héritées des conflits du XIXe siècle : "orléaniste", "bonapartiste" et "légitimiste", qui a fait date. Il a joué également un rôle important dans la constitution
en France de l’histoire du temps présent.
Après des études aux lycées Carnot, Condorcet et Louis-le-Grand, il est en juillet 1939 admissible au concours d’entrée à l’École normale supérieure, mais est mobilisé jusqu’en 1941. Il
entre finalement à l’École en 1942, participe à la Résistance et est reçu deuxième à l’agrégation d’histoire ; il reste rue d’Ulm en tant qu’agrégé préparateur. Parallèlement, il
s'engage à la Conférence Olivaint. Entré à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) dans les années 1930, il devient son secrétaire général en 1943. En 1946, il est élu secrétaire général
du Centre international de documentation et d’information, créé par la JEC pour asseoir une présence internationale. La même année, il cofonde avec Pierre Juneau la JEC Internationale
(JECI-IYCS), qui joue le rôle de coordination internationale des mouvements JEC.
Assistant de Pierre Renouvin à la Sorbonne au sortir de la guerre, il obtient en 1952 un doctorat ès lettres avec sa thèse sur "les États-Unis devant l’opinion française (1815–1852)",
dirigée par Charles-Hippolyte Pouthas. Durant la rédaction de sa thèse, il a également préparé ce qui deviendra son ouvrage le plus connu, La Droite en France de 1815 à nos jours,
qu’il publie en 1954. Il est ensuite assistant à l’université de Paris et devient, en 1956, directeur d’études et de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP)
et maître de conférences, puis professeur des universités à l'institut d’études politiques de Paris.
En 1964, il est nommé à la nouvelle Faculté des lettres et sciences humaines de l’université de Paris, à Nanterre, où il occupe la première chaire d’"histoire du XXe siècle" créée en
France.
En mai 68, il adopte une position prudente face au mouvement. D'abord opposé au Mouvement du 22-Mars et victime, le 2 mai 1968, d'une interruption agitée de son cours, événement qu'il
communique, sans dramatiser ni détailler tous les incidents, au doyen Pierre Grappin. Dirigeant du Centre catholique des intellectuels français (CCIF), dont il délègue la gestion à
Jean-Marie Mayeur, il conseille à ce dernier de s'abstenir de toute déclaration, pro ou contra, concernant le mouvement. Il est élu par l'assemblée du 20 mai à la tête du "Comité des
huit" du département d'histoire, structure exécutive paritaire joignant professeurs, assistants et étudiants, et bien qu'étant le membre le plus à droite de cette structure, participe
à l'élaboration d'une nouvelle organisation universitaire.
Son attitude en mai-juin 1968, faite de négociations avec les plus réformistes des contestataires et de maintien de ses principes politiques, contribue à sa popularité, tant chez les
étudiants et assistants que parmi les professeurs. En avril 1969, le doyen Paul Ricœur l'invite à le seconder, Rémond lui succédant en mars 1970 après son départ pour raisons de santé.
En février 1971, il est élu président de la nouvelle université de Nanterre, poste qu'il conserve jusqu'en 1976. Il est premier vice-président de la Conférence des présidents
d’université, de 1974 à 1976, et directeur de la Revue historique, de 1973 à 1998. Par ailleurs, il est nommé en septembre 1968 au conseil d'administration de l'ORTF.
Dès cette époque, il intervient fréquemment à la télévision, à la radio et dans la presse pour commenter l’actualité politique, notamment lors des soirées électorales, et siégera dans
divers conseils d’administration d’organismes publics de radio-télédiffusion.
En 1978, il participe à la création de l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) dont il sera le premier président de 1979 à 1990. Il est également, de 1988 à sa mort, président
du Conseil supérieur des archives. En 1981, il succède à François Goguel à la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques, poste qu’il quitte le 30 janvier 2007.
Il est élu, le 18 juin 1998, à l’Académie française, où il succède à François Furet, Lors de sa réception, il prononce donc le double éloge de François Furet et de son prédécesseur,
Michel Debré.
L'Ancien Régime et la Révolution (1750-1815) (o) (1974)
L'Anticléricalisme en France de 1815 à nos jours (o) (1976)
1958 - Le retour de De Gaulle (o) (1983)
Notre siècle de 1918 à 1991 (o) (1991)
Droite-gauche : où est la différence ? (o) (1995) in La droite depuis 1789
La droite dans l'opposition (o) (1995) in La droite depuis 1789