San-Antonio - tome 20 *
- La Matrone des sleepinges (r) (1993) *
T’as déjà pris l’Orient-Express, toi ? Jamais ? Alors t’as tout raté !
Tu sais qu’il s’en passe des choses dans ce train de rêve ? Et pas seulement celles que tu crois. Des choses que t’ en reviendras pas. Je connais des tas de mecs qui n’en sont pas
revenus. Qui n’en reviendront jamais !
Cela dit, la baronne Van Trickhül ne le prend pas à chacun de ses trajets. En voilà une, je te la recommande ! La Matrone des Sleepinges, je l’appelle.
Au retour, j’ai essayé de compter les macchabées jalonnant sa route ; comme j’avais pas de calculette, j’y ai renoncé. Mais lorsque t’auras terminé la lecture de cette épopée
ferroviaire, tu pourras t’y coller, si ça t’amuse.
Si on te filait dix balles par tête de pipe, t’aurais de quoi prendre l’Orient-Express à ton tour. Auquel cas tu devrais faire poinçonner ton bifton plutôt que ta tronche !
- Foiridon à Morbac City (r) (1993) *
Le gonzier qui passe sa vie dans ses charentaises, à concocter d’illusoires tiercés et quintés plus, ne peut pas s’imaginer tous les amphigouris de ce monde.
Je te prends « la fête du banc », dans l’Utah, tu savais qu’elle existait, toi ?
Moi non plus.
Ben, elle existe, mon vieux, et j’ai falli m’y faire lyncher.
Béru, M. Félix, le Marquis ont eu des avaries de paf si terrifiantes que leurs trompes de l’hémisphère sud, mondialement réputées, filaient la gerbe aux coyotes.
Si t’as pas peur d’affronter le bizarre, lis ce book d’extrême urgence. Tu y rencontreras d’inoubliables personnages : Roy, dit « Petit Gibus » qui, à six ans, pilote une dépanneuse ;
Ivy, la femme du pasteur qui raffole de la levrette ; le cow-boy suisse qui tire plus vite que son ombre. Sans parler du shérif, un drôle de pourri qui m’a viandé de première ! Non,
franchement, t’as pas le droit de passer à côté de cette histoire.
Si tu négligeais la lecture de Foiridon à Morbac City, tout le monde se foutrait de ta gueule.
T’as pas besoin de ça !
- Allez donc faire ça plus loin (r) (1993) *
Alors çui-là, mon pote, pour te le résumer !… J’ai demandé de l’aide, mais Montaigne lui-même n’a pu y arriver. Attends, je vais tout de même essayer…
C’est l’histoire d’un trio de terroristes, planqués chez l’ancien colonel Casimir Lemercier, et qui braque un fusil à lunette d’un genre très spécial sur le restau ou je suis en train
de bouffer des huîtres avec ma maman.
Et puis… Non, je m’y prends mal. C’est l’histoire d’une petite journaliste qui veut écrire plus haut que son joli cul et qui…
Ça ne va pas non plus ! Voilà, c’est comme ça : Condor-miro, un vieil Indien qui crèche au coeur de l’Amazonie, entend, par une belle nuit équatoriale… Non, non ! Ça non plus, je le
sens pas. Quoi donc ? Eh bien achète ce book, tu verras illico !
- Aux frais de la princesse (r) (1993) *
Tu te rappelles le Vieux ? L’homme au crâne poli et à la langue agile ? Chilou, mon prédecesseur Achille, notre bon vieux Dirlo, le Dabe, dont l’exquise politesse n’avait d’égale que
la mauvaise foi.
Eh bien, figure-toi qu’il a disparu !
Volatilisé, le bouffeur de chagattes !
En même temps qu’une petite comédienne dont « les coups de chaleur » sont réputés à Paris et dans la France métropolitaine.
En apprenant ça, tu te dis qu’ils sont allés enfiler le parfait amour dans un coin peinard ? Zob, mon pote ! A côté de la plaque ! Quand tu sauras ce qui s’est passé, t’auras les
roustons qui te gicleront des orbites ! Dans ce book, on y va à fond la caisse ! Emporte ton détachant pour les éclaboussures !
- Sauce tomate sur canapé (r) (1994) *
Ça commence comme ça : t’as un gars qui fait du patin à roulettes dans Paris. Il arrive devant une terrasse de brasserie, s’arrête et flingue un consommateur.
N’après quoi, il file comme un dard.
Le consommateur avait un sac bourré d’osier à ses pieds. Mais personne ne s’en préoccupe.
Tu trouves pas ça blizzard, toi ?
Si, hein ?
Ben alors, qu’est ce que tu veux que je te dise ? Lis ce book ! A moins que tu sois maso et rêves de mourir idiot !
- Mesdames vous aimez "ça" (r) (1994) *
La vérité ?
Rarement je suis passé aussi près de la grande faucheuse que dans ce book.
Un tout petit peu plus, c’était : » bon suaire, m’sieurs-dames » sur l’air des lampions.
Et tout ça, tu veux que je te dise ?
Á cause d’une gentille opticienne qui n’avait pas mis de culotte pour faire sa vitrine.
Nous autres tringleurs, on est peu de chose, tu sais !
Pendant que j’y pense : n’en parle pas à maman, elle se ferait du mouron. Tu connais Félicie !…
- Maman, la dame fait rien qu'à me faire des choses ! (r) (1994) *
C'est beau, un bordel.
C'est confortable.
On y passe généralement de bons moments.
Sauf quand il y vient des gens bizarres.
Alors il arrive que les choses se gâtent et qu'on se mette à y mourir à qui mieux mieux.
Un conseil : ne jamais ouvrir la fenêtre donnant sur la rue, sinon t'es obligé d'appeler les pompiers. Et les pompiers dans un bordel, quoi que tu en penses, ça la fout mal !
- Les Huîtres me font baîller (r) (1995) *
Des années que j’avais pas revu ce crevard d’Ambroise, un flic qui avait mis un pied dans le Milieu et l’autre dans la gadoue. A l’époque, Béru, son beauf par mésalliance, lui avait
flanqué la rouste du siècle.
Et puis, voilà que ce tordu réapparaît, toujours en pleine béchamel, avec un cadavre sur le toit de sa bicoque. On essaie de lui sauver la mise, Berthe et moi, mais quand t’as pas le
fion bordé de nouilles, t’as intérêt à te retirer dans une lamaserie du Tibet. Moi je dis : y a des mecs, leur papa aurait mieux fait d’éternuer dans son mouchoir !
- Turlute gratos les jours fériés (r) (1995) *
Que tu sois religieux ou non, l’idée te viendrait jamais d’aller zinguer quelqu’un dans un confessionnal, je parie ?
Eh bien tout le monde n’est pas comme toi, mon joli ! À preuve, cette dame défuntée de mort violente dans la guitoune aux péchés.
Mais le plus farce, si j’ose dire, c’est qu’elle-même s’apprêtait à flinguer son confesseur ! Tu parles d’une chasse à courre, mon neveu !
Cela dit, ce que je te raconte n’est que le début du book.
Son gracieux point de départ.
Je te cause pas de l’arrivée !
Alors là, espère : ceux qu’auront pas numéroté leurs abattis auront intérêt à retourner chez leur mère pour lui demander qu’elle les refasse !
Après tout, pourquoi elles auraient pas droit à un brouillon, les mamans ?
Je constate de plus en plus qu’en neuf mois t’as pas le temps de faire quelque chose de bien !
- Les Eunuques ne sont jamais chauves (r) (1995) *
Le plus terrifiant bras de fer de ma carrière me met aux prises avec un tyran fou.
Il pleut des morts !
Partout le danger !
D’accord, je baise énormément pour pouvoir conserver le moral, n’empêche que je traverse une zone à hauts risques davantage semée d’embûches que la Place de la Concorde.
Là ou je vais, si tu veux revoir Paris, faut ouvrir l’oeil et serrer les miches.
Seulement moi, tu me connais ?
C’est les poings que je serre et la porte de devant de mon bénard que j’ouvre.
En grand !
C’est bon pour la ventilation de mes aumônières.
ISBN : 978-2-221-24632-0
Editeur : Robert Laffont (2021)
Collection : Bouquins
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