Laurent Joffrin, de son vrai nom Laurent Mouchard, né le 30 juin 1952 à Vincennes, est un journaliste français. Il collabore notamment à l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, dont il a
été directeur de la rédaction de mars 2011 à mars 2014 ; il est actuellement directeur de la rédaction et de la publication du quotidien Libération en tandem avec Johan Hufnagel.
Il est le fils de Jean-Pierre Mouchard, éditeur, propriétaire des Éditions François Beauval, devenu homme d'affaires, puis gestionnaire de fortune, aujourd'hui à la retraite, et de
Chantal Michelet, morte en 1955. Son père est proche de Jean-Marie Le Pen6 et a longtemps contribué au financement du Front national.
Il passe une partie de sa jeunesse dans le château de Moncé que sa famille possédait, à Limeray, près d'Amboise (Indre-et-Loire). Il a été élève à Paris au collège Stanislas.
Diplômé de l’institut d’études politiques de Paris et licencié en sciences économiques, il milite aux Jeunesses socialistes, alors sous le contrôle du CERES. Membre du courant de
Jean-Pierre Chevènement, il siège à la direction des MJS dans l'équipe de Jean-Marie Pernot. Il constitue le club « Socialisme et Université » avec des étudiants du CERES comme Denis
Olivennes et ses amis du groupe ES du Panthéon (Patrick Weil, Éric Dupin, etc.). Membre du comité de rédaction de son organe, Le Crayon entre les dents (janvier 1976 - novembre 1978),
il publie alors des articles sous le pseudonyme Laurent André (ses deux prénoms) ou de Paul Helleme (pour les initiales LM). C'est sous ce dernier qu'il écrit en novembre 1976 un
article sur la presse et la politique (La droite, la presse, le PS) qui paraît aussi dans Presse-Actualité (le journal du milieu journalistique) et comprend une analyse critique du
Nouvel Observateur et de ses relations ambivalentes avec le PS. Cet article soulève l'indignation de Philippe Viannay, à la fois administrateur du Nouvel Observateur et vice-président
du Centre de formation des journalistes (CFJ).
Devenu journaliste, il prend ses distances avec le militantisme. Diplômé du CFJ en 1977, il entre à l'Agence France-Presse, qu'il quitte pour participer à la création d'un nouveau
quotidien, Forum international. En 1981, il intègre la rédaction de Libération. À l'origine du service économique avec Pierre Briançon, il incarne l'aile «moderniste» du journal. Il a
ensuite dirigé le service Société avant de devenir éditorialiste et responsable de la page Rebonds du journal, avec Serge Daney, Gérard Dupuy et Alexandre Adler.
En 1988, c'est à Laurent Joffrin, journaliste de tendance sociale-démocrate, que Claude Perdriel fait appel pour succéder à Franz-Olivier Giesbert à la tête de la rédaction du Nouvel
Observateur. En 1994, il participe au programme Young Leaders organisé par la French-American Foundation. Il fait plusieurs passages d'un journal à l'autre : en 1996, il revient à
Libération comme directeur de la rédaction, jusqu'en 1999 où il en part appelé par Claude Perdriel pour reprendre la direction du Nouvel Observateur. Le 20 novembre 2006, il est nommé
directeur de publication de Libération dans le cadre du plan de relance du journal proposé par ses actionnaires, dont Édouard de Rothschild, actionnaire de référence. Le journal est
recapitalisé, avec l'entrée au capital de Carlo Caracciolo, fondateur de La Repubblica et son déficit est réduit. À partir de 2009, il codirige le journal avec Nathalie Collin. Le
journal retrouve l'équilibre puis les profits en 2009, et 2010. Le 1er mars 2011, il quitte Libération et prend pour la troisième fois la tête de la rédaction du Nouvel Observateur,
en plus de cette fonction, il codirige Le Nouvel Observateur à nouveau avec Nathalie Collin qui le rejoint courant 2011, ils succèdent à Denis Olivennes, parti à Europe 1. À la suite
du désengagement partiel de Claude Perdriel et de l'entrée au capital du Nouvel Observateur de trois nouveaux actionnaires majoritaires, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse
en décembre 2013, il publie un éditorial faisant le point sur la situation. Étant confronté à une baisse des ventes du Nouvel Observateur, «parfois critiqué en interne» et en
désaccord avec les nouveaux actionnaires du titre — selon Le Point —, il démissionne du journal en mars 2014 tout en restant éditorialiste. Sa démission ainsi que celle de Nathalie
Collin, est actée par un communiqué officiel du journal.
Laurent Joffrin est non seulement actif dans la presse et l'édition, mais il est également présent régulièrement dans des médias tels que la radio ou la télévision. Il a participé en
1984 à la réalisation de l'émission Vive la Crise, produite par Pascale Breugnot, écrite par Jean-Claude Guillebaud et présentée par Yves Montand. Il a été chroniqueur sur France
Inter pour un duel hebdomadaire avec Philippe Tesson, puis producteur, responsable de l'émission culturelle Diagonales. Il anime Les détectives de l'Histoire sur France 5, une émission
d'enquête sur des faits marquants de l'histoire récente. À la radio, le rédacteur en chef de Libération intervient régulièrement sur l'actualité politique, notamment sur l'antenne de
France Info où il débat à 8 h 50 le lundi et le jeudi25 avec Sylvie Pierre-Brossolette du Point qui a pris la suite de Nicolas Beytout du Figaro depuis la campagne électorale de 2007.
Il est invité de l'émission quotidienne C dans l'air sur la chaîne publique France 5. Le 12 juin 2014, Laurent Joffrin est nommé directeur de la rédaction du journal Libération.