Jeanne GAILLARD

Jeanne Gaillard (La Rochelle 1909 - Paris 1983) est une résistante et historienne française.
Pupille de la Nation (son père, officier de carrière, était mort lors de la bataille des Dardanelles en 1915), elle passa son enfance à Béziers puis devint grâce à une bourse, étudiante à Montpellier, où elle réussit l'agrégation d'histoire en 1930. Elle enseigna à Guéret, à Toulouse de 1933 à 1936, puis au lycée Jules-Ferry, à Paris, où de 1936 à 1950 elle assura la préparation à l'École de Fontenay.
Militante communiste, elle hébergea chez elle pendant l'Occupation, rue Pouchet, le physicien Jacques Solomon, gendre de Paul Langevin et créateur en novembre 1940 d'un des premiers journaux de la Résistance, L'Université libre. Avec son mari Pol, rencontré en 1937 et qu'elle épouse en 1941, Jeanne Gaillard aida pendant toute la guerre à la rédaction et à la diffusion de la feuille. Le couple participa directement à la Libération de Paris et à sa préparation.
Dans les années d'après-guerre, elle fut une collaboratrice régulière de La Pensée, la revue des intellectuels communistes, et ce dès le premier numéro de sa reparution. Elle enseigne alors au lycée Molière, à Paris, de 1950 à 1955. Son état de santé fragile, lié aux suites d'une tuberculose, rendit l'enseignement devant des élèves difficile. Elle fut affectée au centre national de télé-enseignement.
Affectée par les révélations du rapport Kroutchev, elle quitte le PCF en 1957, un an après son mari. Après un passage au groupe Tribune communiste de Jean Poperen, elle renonça à tout engagement, poursuivant alors une carrière d'historienne. En 1964, elle fut recrutée comme maître-assistante dans la jeune Université de Nanterre où elle allait conduire de nombreux travaux sur l'histoire sociale et politique du XIXe siècle français. Sa thèse Paris, la ville (1852-1870) a été soutenue en 1975.
Elle mourut en 1983 des suites d'une piqûre de guêpe.

Bibliographie

Communes de province, Commune de Paris (1870-1871) (o) (1971)