Henri Amouroux, né le 1er juillet 1920 à Périgueux et mort le 5 août 2007 au Mesnil-Mauger, dans l'ancienne commune de Sainte-Marie-aux-Anglais (Calvados), est un journaliste, écrivain
et historien français, membre de l'Institut de France et président du prix Albert-Londres pendant 21 ans. Son œuvre principale est La Grande Histoire des Français sous l'occupation.
Âgé de dix-huit ans, Henri Amouroux s'inscrit à l’École supérieure de journalisme de Paris, il effectue son premier stage à l’agence de presse Opera Mundi à Paris à la fin 1938. Puis
il retourne à Bordeaux et devient journaliste stagiaire à La Petite Gironde qui est alors le plus ancien et le principal quotidien de la région et dans lequel il publie une série
historique de « douze portraits de gloires nationales » incluant Napoléon Bonaparte, François-René de Chateaubriand, Victor Hugo et André-Marie Ampère. Âgé de 21 ou 22 ans, Henri
Amouroux n'est pas responsable de l'éditorial ; à cette époque La Petite Gironde compte parmi ses principales signatures André Maurois de l'Académie française, Gérard Bauër de
l'Académie Goncourt ou bien encore le député radical-socialiste Jean Montigny. La Petite Gironde, journal favorable au régime de Vichy est interdite de reparution à la Libération.
Cinq décennies plus tard, à l'occasion du procès Papon, l'avocat Boulanger qui évoque les activités présumées d'Henri Amouroux au sein de ce journal jugé collaborationniste est
condamné en appel pour diffamation.
Le 1er janvier 1942, Henri Amouroux adhère au réseau Jade-Amicol, groupe de résistance rattaché à l'Intelligence Service britannique et fondé par un officier du Deuxième Bureau et un
père jésuite. Ce réseau comptera jusqu'à 1 200 membres dont Hélie Denoix de Saint Marc. En 2009, François d'Orcival décrit le rôle tenu par Henri Amouroux au sein du réseau « il porte
des plis, des consignes, transporte des postes émetteurs clandestins » et dévoile le numéro de matricule (no 568) de son titre de la Fédération régionale des réseaux de Forces
françaises combattantes du Sud-Ouest. En 1943, Henri Amouroux quitte Bordeaux pour aller travailler en Allemagne au titre de la Relève, puis rentre après trois mois.
Après la guerre, il est décoré de la Croix de guerre 1939-1945 pour un fait d'armes contre l'ennemi, à proximité de Royan, et durant lequel il est blessé. À la libération de Bordeaux,
au mois d'août 1944, il devient journaliste à Sud Ouest, nouveau quotidien remplaçant La Petite Gironde et qui vient d'être fondé par Jacques Lemoîne, un ancien du réseau Jade-Amicol.
Il occupe les postes successifs de secrétaire de rédaction, secrétaire général adjoint de la rédaction, secrétaire général de la rédaction, rédacteur en chef adjoint, rédacteur en chef
(1966), avant de venir directeur général adjoint, puis directeur général entre 1968 et 1974. Il quitte alors le journal pour prendre la direction du quotidien national France-Soir
jusqu'en 1975. De 1977 à 1982, il est codirecteur et éditorialiste du quotidien régional Rhône-Alpes.
Président du jury du prix Albert-Londres de 1984 à 2006, il avait souhaité démissionner et avait été alors élu président honoraire à l'unanimité des membres de l'association. Il était
membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis 1978.
Il réalise également de grands reportages de politique étrangère, sur le Viêt Nam, l'Union soviétique et Israël et réalise des émissions de radio pour France Inter : Les Rendez-vous
de l'histoire et de télévision (pour TF1).
Parallèlement à son métier de journaliste, Henri Amouroux a mené une carrière littéraire qui, d'abord discrète, lui a conféré une notoriété certaine, et a provoqué une polémique avec
certains historiens lorsqu'il a entrepris d'écrire La Grande Histoire des Français sous l'occupation, jugée comme étant, sinon une plaidoirie, du moins bien indulgente envers le régime
de Vichy. Les premiers volumes de cette fresque, Le Peuple du désastre (1976), Quarante millions de pétainistes (1977), sont des succès de librairie. Les neuf premiers tomes ont été
vendus à plus de deux millions d'exemplaires, lorsque paraît le dernier en 1993, La Page n'est pas encore tournée.
Il a également publié Monsieur Barre (1986), première biographie de l'ancien Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, De Gaulle raconté aux enfants (1990) et Pour en finir avec
Vichy - tome I : Les Oublis de la mémoire 1940 (1997) – tome II : Les Racines des passions 1940-1941 (2005).
La vie des Français sous l'Occupation (o) (1961)
Quarante millions de pétainistes (o) (1977)